L’été offre l’occasion de lire d’autres choses que des rapports ou des articles de revues. Petit florilège de bons livres.
V. des Courrières (2023). « Le management totalitaire ». Paris : Albin Michel
Journaliste à l’hebdomadaire Marianne, V. des Courrières dresse un portrait accablant des pratiques et des tendances du management contemporain en France, faisant écho à l’ouvrage de T. Brière « Toxic management » publié en 2021. Au-delà des témoignages recueillis, l’autrice tisse le fil rouge qui relie ces pratiques : l’accroissement du contrôle et de la pression sur les travailleurs pour mieux les « aligner ». On est assez loin des posts inspirants des réseaux sociaux professionnel et cela fait du bien, même si cela fait mal.
F. Gatti (2023). « L’autruche et le curieux ». Paris : Enrick Editions
Il y a peu, un journaliste m’interviewant me demande si j’ai lu un bon livre de management ces derniers temps. Je lui ai immédiatement parlé du livre de F. Gatti. Le hasard faisait que le lendemain le même journaliste le rencontrait pour un échange. Quelques semaines plus tard, je croisais le fer avec l’auteur lors d’une journée de conférence à Valenciennes… Il faut dire qu’au-delà des divergences qui nous séparent sur le leadership ou sur les entreprises libérées ou organiques par exemple, nous partageons un même souci de fournir au manager des outils de compréhension de l’engagement et de ce qu’est une organisation en faisant notamment appel à la sociologie des organisations (la préface est signée de F. Dupuy. Rien de moins!). L’ouvrage de F. Gatti est fouillé, riche, foisonnant et offre un vrai bouffée d’air à tout manager désireux de sortir des sentiers battus des fadaises contemporaines.
S. Dieguez (2023). « La force de nos bugs ». Paris : HumenSciences; S. Dieguez & N. Gauvrit (2023). « L’expertise sans peine ». Paris : Elliot Editions.
S. Dieguez, chercheur en neurosciences à l’Université de Fribourg est prolixe. Il publie en quelques mois deux ouvrages. Le premier remet à leur place quelques idées préconçues véhiculées par les neuneurocoaches (entre autres) sur le fonctionnement de notre cerveau qui ne serait qu’une masse gélatineuse inefficace et une accumulation de biais. Sauf que notre cerveau est un Kloug (ou kluge), un bricoleur parant au plus optimal. Dieguez nous rappelle que cela n’est déjà pas si mal.
Le second ouvrage, co-écrit, est un manuel hilarant pour devenir un bon bullshiteur. Pédagogiques, les auteurs nous prennent par la main et nous invitent à faire des exercices pratiques pour devenir l’expert que vous vous devenir. Devenez coach alchimique ou quantique et soyez invité en permanent pour vendre votre puits de pseudo-science. Ouvrage incontournable, on vous dit !
Bonnes lectures.
Bel été !
A la rentrée pour de nouvelles chroniques !
Bonjour Christophe,
Merci pour ces exemples à lire.
Avez vous connaissance de bons ouvrages en anglais, ou traduits, afin d’échanger des idées avec mes amis managers en Asie qui n’ont pas cette perception que nous avons du b*s*.
Je pense que c’est dû à leur éducation encore basée sur le respect des hiérarchies et des Seniors.
Meilleures salutations,
Serge
Bonjour, en anglais vous avez J. Pfeffer (2015) « Leadership B.S: » New York : Harper Collins.
Sympa, merci.
merci! je ne connaissais que le premier.